NOUGARO-GARE, le livre (1) Présentation

A ce qu'on dit, lorsqu'un être humain voit le jour dans un avion en vol, la compagnie aérienne lui offre le privilège de voyager à sa guise toute sa vie. Qu'en est-il lorsque l'idée d'un spectacle nait subitement un jour d'avril, sous le hall de la gare Saint-Jean de Bordeaux ? 

Après les premiers soubresauts du convoi, au rythme saccadé des variations du paysage qui défile comme un rouleau de papier peint d'ores et déjà... surgissent les premiers mots ? Quand les yeux s'écartent du tracé lisible de la pensée... geyser de curiosité limpide s'élevant vers une parcelle d'univers...
 
Celle d'un as mot-note à la voix actée, Claude Nougaro... sur son 31, en goguette-apesanteur, au milieu d'un jardin de connaissance truffé d'oeufs de ParceQue... ratissant une terre blues-cobalt ponctuée de boutons de proses...
 
Petit Prince à dénuder le fil d'Ariane, bien né en néant, le regard fluide au rêve pur, se jouant du vertige de l'abîme à coups de plume de douze pieds, bien ancré sous la tonnelle d'une constellation de glycine lyrique, bourdonnante d'abeilles de poésie.
 
Depuis 2004, date de sa création, Nougaro-Gare allonge le pas librement, à sa convenance. Itinérant et éphémère, on ne le découvre qu'au bord de la scène, pour s'y fondre à plusieurs, communier de la voix avec la tête ailleurs... oui très loin, dans la mémoire du coeur, près du berceau de l'âme.





Texte écrit pour le premier spectacle dédié à Claude Nougaro, le 26 juillet 2004 sur la scène du Théâtre Jean-Baptiste de Chaillé-les-marais (85)

Claude Nougaro.

De Toulouse à Bordeaux
La Garonne à bon dos
Un triste soir de mars
Sous le pont de Pierre
Flottaient ses rimes et ses maux
ça faisait comme un roman fleuve
qui nous jetait dans l'amère nouvelle

Remous de poésie, tourbillons de pétales
nous venant de la ville Rose
parfum de silence, refrain bancal
d'une infaillible prose
la vie qui s'cavale...

Un soir de funéraille
Sur la planète bleue
Tous les fleuves filaient roses, roses
Ose qui peut, p'tit père...

Aux anges de t'édifier
une arène à tes mesures
pour que ton chant perdure
que veine soit toute éternité...

Juste la pointe poésique
de ta plume orgasmique
qu'un triste jour de mars
un ange a récupérée

Elle s'est envolée 
en snobant l'estuaire
à rouge-gorge déployée
a hurlé son mystère
aux vents et marées de passages...
et les vagues ont tourné la plage. 

  aldo campo

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